Habiller, pour un vêtement, c'est un peu court. Aujourd'hui, les
tissus dont sont faits les habits peuvent bien plus. Ils deviennent bioactifs, en clair capable de lutter contre les microbes. Et surtout, contre leur corollaire le plus gênant: l'odeur. C'est là ce qui peut les rendre attractifs pour le grand public, car la bactérie, grosso modo, seuls les milieux hospitaliers s'en soucient.
Les fabricants ont bien compris que les innovations perceptibles par les consommateurs ont seules une chance de pouvoir trouver leur place dans un marché morose. Les tissus antiacariens, autre innovation récente, ne peuvent par exemple concerner qu'une niche assez restreinte de clients sensibles à l'allergie. Les mauvaises odeurs, elles, ratissent beaucoup plus large. Lors d'un colloque sur «les nouveaux textiles et les vêtements fonctionnels» qui s'est tenu en décembre, Jean-Pierre Fourcat, vice-président de la Cofremca, qui étudie les comportements des consommateurs, l'a affirmé: «Nous sommes de plus en plus sensibles aux odeurs et l'idée de les supprimer est partout.» Une marché d'avenir, donc.
Aisselles, pieds. L'anti-odeur est pourtant à la base un antibactérien. Plus la population bactérienne est dense, plus la senteur est forte. Toute la stratégie du textile réside donc dans sa capacité à tenir la population bactérienne du vêtement en dessous d'une certaine quantité. La sueur, composée majoritairement d'eau les sels et matériaux organiques comme l'urée ne représentant que 1% , n'e