L'épidémie de gastro-entérite est là. Comme prévu, en janvier. Et
comme l'a révélé, hier matin, la station de radio Europe 1. Le professeur Antoine Flahault, responsable du réseau Sentinelle de surveillance des maladies transmissibles en médecine de ville, n'en est pas surpris. Pour ce spécialiste, aujourd'hui le doute n'est plus permis. «Il y a eu autour de 200 000 consultations en médecine de ville pour une gastro-entérite la semaine dernière. Il devrait y en avoir 300 000 cette semaine. Et, à la fin du mois, on devrait arriver au chiffre habituel de un million de personnes touchées.»
Un bilan numérique très impressionnant, mais qui renvoie à une situation médicale plus banale. «Les gastro-entérites ne sont pas dangereuses, détaille le professeur Flahault, sauf évidemment si elles touchent de très jeunes nourrissons ou des personnes âgées et très affaiblies.» Mais voilà, elles sont très contagieuses. Passé les phases symptomatiques de diarrhées et de douleurs à l'estomac, au bout de quelques jours tout rentre dans l'ordre. «Il n'y a pas de traitements de fond. On estime à près de 70 par an les décès dus à des diarrhées aiguës, une goutte d'eau par rapport à l'épidémie de grippe, qui, au passage, tarde à se développer en France», poursuit ce spécialiste.
Reste que, même si elle est contenue dans des chiffres ordinaires, l'épidémie annuelle de gastro-entérites soulève des interrogations scientifiques. Les raisons de cette flambée épidémique annuelle sont, en effet, mal connues