Depuis l'apparition, au printemps 1996, des nouveaux traitements
contre le virus du sida, une question hante les pouvoirs publics. Ces progrès thérapeutiques vont-ils avoir des conséquences négatives dans les politiques de prévention? Risque-t-on d'aller vers un redémarrage des pratiques sexuelles à risque, susceptible de relancer la propagation du VIH dans la population? «Nous n'observons pas de changements dans les comportements préventifs, mais il se développe une situation de grande incertitude qui est susceptible d'évoluer», a répondu, hier, Philippe Adam, en évoquant les premiers résultats d'une vaste enquête sur «l'impact des nouvelles thérapies sur la prévention chez les homosexuels masculins français».
Des données très attendues, qui ont été rendues publiques à l'occasion de la deuxième Conférence européenne sur les sciences sociales et le sida, qui se tient cette semaine à Paris à la Maison de l'Unesco. Présentées le même jour, des enquêtes similaires effectuées au Royaume-Uni et en Australie ont indiqué une tendance identique au «maintien à un niveau élevé des pratiques de prévention».
L'inquiétude était pourtant réelle. Depuis quelque temps en France, à chaque annonce d'avancées thérapeutiques, des responsables ministériels pointaient les risques de relâchement dans la prévention. On évoquait les quatre mille à six mille contaminations annuelles qui se produisent. Certains mettaient en avant une stagnation dans la diffusion du préservatif.
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