C'est une histoire ahurissante que raconte, dans le New England
Journal of Medicine du 15 janvier, une équipe du Western General Hospital d'Edimbourg: la naissance d'un bébé éprouvette hermaphrodite. Une grande première, en tout cas.
Au départ, pourtant, tout est on ne peut plus classique. Un couple vient en consultation. La femme, 31 ans, souffre d'une infertilité primaire. Son mari, qui a pourtant eu un enfant d'un premier mariage, a un sperme peu actif. Bref, les critères habituels d'une fécondation artificielle, qu'entreprend alors l'hôpital. Etapes classiques: d'abord une stimulation ovarienne de la jeune femme, qui permet de recueillir 18 ovocytes; puis, fécondation de 15 d'entre eux avec le sperme d'un donneur anonyme. Enfin, toujours selon les règles habituelles, deux jours après la fécondation in vitro (FIV), trois embryons sont transférés dans l'utérus maternel. «Trois et non pas un seul embryon, parce qu'il y a toujours des risques de pertes d'embryon», explique un spécialiste français de ce type de fécondations.
Selon le New England, trente-six jours après, une échographie est effectuée. Tout va bien: elle montre la présence d'un seul foetus. A terme, naît par voie basse un enfant de 3,46 kg. Apparemment, c'est un garçon, mais plusieurs bizarreries génitales poussent les spécialistes écossais à différents examens biologiques et chirurgicaux. Puis génétiques. Des examens qui seront étalés sur plusieurs années. Et c'est là qu'ils découvrent que cet enfant est «le fr