«Si c'est pas Tampax, c'est les banques, si c'est pas les banques,
c'est autre chose.» Jean-Jacques Romano, secrétaire général du Syndicat du personnel de direction de l'Education nationale est désabusé. Chaque année, les pressions des entreprises sur les établissements scolaires se font plus pressantes. Leur raisonnement est simple: d'une part, les jeunes influencent les achats des parents. D'autre part, ce sont de futurs consommateurs. Donc, autant les ferrer tôt. Dernier exemple en date, celui de Tampax, auquel le magazine CB News consacre un article dans son numéro du 19 janvier. Depuis le début des années 90, le leader français du tampon propose un «programme éducatif» dans les collèges. 60 000 adolescentes de quatrième et troisième y participeraient chaque année, soit 5% de cette classe d'âge. Au menu: le corps, les règles et" les tampons bien sûr.
Mais, problème, le programme Tampax n'est pas estampillé commercial ni publicitaire. Il se déroule dans le cadre du cours de biologie, à l'heure et dans la salle de classe habituelles. Et, pour faire plus sérieux, il est animé par des infirmières. Des artifices qui choquent Jean-Jacques Romano: «L'école est là pour former des citoyens et des consommateurs, pas pour servir de vecteur de publicité.» Le programme Tampax comprend, bien évidemment, une distribution d'échantillons.
Mais Procter & Gamble, le propriétaire de la marque de tampons, réfute ces accusations de harcèlement commercial. Et affirme que sa démarche n'est pas int