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Libération

Un moniteur bénévole chute au tribunal. Il a été condamné pour non-assistance: un jeune était mort pendant une escalade.

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publié le 21 janvier 1998 à 16h38

Pour la première fois, le Club alpin français (CAF) voit un de ses

moniteurs bénévoles condamné en appel à la suite d'un accident mortel. Dans un arrêt rendu vendredi, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé la responsabilité pénale d'un cadre du CAF d'Ile-de-France, Jean-Yves Hautecoeur, impliqué dans la mort d'un jeune homme survenue au cours d'une escalade. En revanche, la cour n'a pas confirmé celle des deux autres responsables de l'expédition, Patrick Martin, en charge de la section alpinisme, et Jacques Manesse, alors président de la section Ile-de-France du CAF. Tous deux avaient pourtant été condamnés aussi en première instance. L'arrêt de la cour d'appel risque de faire date dans le monde associatif, où la présence des bénévoles est une nécessité financière qui a pour contrepartie plus ou moins tacite que les adhérents font des activités à leurs risques et périls.

Les faits remontent à 1989. Jérôme Piriou, 19 ans, adhérent du CAF d'Ile-de-France, s'était inscrit à une sortie collective, encadrée par Jean-Yves Hautecoeur et comportant une escalade dans la calanque d'En Vau, près de Marseille. «Au dernier moment, relate Bernard Piriou, père de la victime, la course prévue est remplacée par une autre beaucoup plus difficile, la Devenson, pour laquelle le moniteur n'a pas la compétence requise. Il laisse grimper en tête un jeune dont il n'a pas apprécié le niveau technique. Mon fils ouvre la voie sans casque, et le long d'une paroi non équipée"» La course, démarrée