Menu
Libération

Hépatite B: un vaccin à polémique. La virulence des attaques répétées contre ce produit reste injustifiée.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 janvier 1998 à 16h42

«Un mauvais coup journalistique.» Ou encore: «Surtout, ne pas

gonfler des incidents à de mauvaises fins.» Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, a réagi vertement, hier, aux révélations du quotidien le Parisien. Celui-ci avait évoqué, le matin même, sur le mode dramatique, «un rapport confidentiel révél[ant] qu'en 1995, 175 000 élèves de sixième ont reçu une dose trop forte de vaccin contre l'hépatite B». «Révélations sur un vaccin dangereux», titrait-il. Puis, sur deux pages à l'intérieur, des articles détaillant l'histoire des «175 000 enfants concernés», ainsi qu'un témoignage de Sabine, 16 ans, paralysée: «Du jour au lendemain, ma vie a été gâchée.»

«Il est grave de tout amalgamer, a insisté le ministre. Le rapport en question n'a jamais été confidentiel. Et tous les enfants vont bien.» Comment ne pas voir dans cette polémique le dernier épisode de l'affrontement éternel entre partisans et adversaires de la vaccination? Vieille querelle, conflit rituel, entre médecine naturelle et médecine allopathique, les uns évoquant avec effroi les risques génétiques futurs que causeraient ces solutions vaccinales injectées dans l'organisme, les autres mettant en avant les millions de vies sauvées. Depuis quelques années, ce conflit a rebondi. Avec pour nouvelle cible le vaccin contre l'hépatite B. «Cela n'a pas que des mauvais côtés», notait, hier, avec diplomatie, un responsable de l'Agence du médicament. «Aujourd'hui, on peut dire que c'est un des vaccins les plus observé