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Libération

L'inégalité génétique face au sida confirmée.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h08

C'est un des mystères du virus du sida: l'inégalité des humains face

à ses effets. Certaines personnes vont lui résister, comme si elles étaient protégées. Une découverte récente, que publie la revue américaine Jama dans son édition du 28 janvier, confirme cette inégalité génétique. On savait qu'il existait des gens qui ne seront jamais infectés, mais il se révèle que d'autres, bien que contaminés, ne développeront qu'une forme bénigne de l'infection.

Et les deux phénomènes sont liés. En 1996, une particularité génétique avait été mise en lumière. Elle concernait la mutation d'un corécepteur baptisé CCR5, sorte de porte d'entrée qui permet au VIH de s'intégrer dans la cellule. Cette mutation existe sous deux formes, homozygote (1% de la population dite «caucasienne»)et hétérozygote (10%). Dans la première, toutes les personnes qui en sont porteuses se révèlent résistantes à l'infection. Mais que se passe-t-il pour celles qui ont cette mutation génétique à l'état hétérozygote? Pour l'étudier, les chercheurs de l'Inserm et de l'hôpital Necker à Paris ont suivi une cohorte d'enfants nés de mères séropositives. Ils ont détecté tous les enfants qui avaient cette mutation. Et ils ont pu mettre en avant deux caractéristiques. D'abord, à l'état hétérozygote, cette mutation ne protège pas de l'infection. Mais, parmi les enfants touchés, «l'apparition des signes cliniques sévères de la maladie est significativement plus tardive chez les enfants hétérozygotes». Ces travaux, venant cert