Pour les propriétaires de voitures diesel, c'est la fin d'une
époque. Un carburant beaucoup moins taxé que l'essence, une carte grise et une vignette moins chères: tous ces avantages fiscaux vont disparaître. Sans précipitation, car le gouvernement sait qu'il avance sur un terrain sensible. «Rien n'est tranché, nous sommes en phase de concertation», tempère un conseiller, sans nier que le projet soit dans les tuyaux.
C'est par la vignette, justement, que la manoeuvre va commencer. Dans un rapport au Parlement, le gouvernement propose de rééquilibrer la «taxe différentielle sur les véhicules à moteur» (nom officiel de la vignette) afin qu'elle ne privilégie plus autant le gazole par rapport à l'essence.
Concrètement, le calcul de la «puissance fiscale» des véhicules, qui détermine le prix de la vignette, va être modifié. Jusqu'ici, il donnait un avantage considérable aux moteurs diesel et turbo. La puissance fiscale n'a en effet qu'un lointain rapport avec la puissance réelle des véhicules. Elle résulte d'une formule mathématique destinée, en fait, à favoriser les constructeurs automobiles français par rapport à leurs concurrents étrangers.
Privilège. Un exemple: Peugeot vend beaucoup de voitures diesel. Pour donner un avantage à la marque, les pouvoirs publics ont adopté un calcul qui minore la puissance réelle de ces moteurs. Les voitures à boîte de vitesses manuelle sont également favorisées par rapport à celles dotées d'une boîte automatique. Tout cela explique en partie pour