Châteaurenard envoyée spéciale
Les déclarations de Bernard Kouchner, le 21 janvier, dans le journal de 20 heures de France 2, ont sans doute fait plaisir à l'industrie pharmaceutique. Mais elles ont outré Charlotte, 11 ans et demi, et sa mère, Arlette Leroy, 36 ans. «Quand Bernard Kouchner a dit que c'était des gens de sectes qui disaient que la sclérose en plaque avait un lien avec le vaccin contre l'hépatite B, ça m'a fâchée», dit la petite fille. Le matin même, Le Parisien avait mis les pied dans le plat en écrivant qu'«en 1995, 175 000 élèves de 6e ont reçu une dose trop forte de vaccin contre l'hépatite B. Beaucoup sont tombés malades et le produit a été retiré. Mais les parents n'ont jamais été informés». Émotion des familles et fureur du ministre, qui contre-attaquait à la télévision en ces termes: «Il y a là une manifestation parfois sectaire, je pèse mes mots, qui vient parfois d'un certain nombre de sectes contre la vaccination».
Injections. Si la famille Leroy a aussi mal pris ces propos, c'est qu'elle s'est sentie visée. Un an plus tôt, en février 1997, Arlette a appris qu'elle souffrait d'une sclérose en plaques (SEP), une affection du système nerveux central. Le lien avec le vaccin contre l'hépatite B? «Je suis persuadée que c'est à cause de ça que j'ai eu la première poussée de SEP», dit la jeune femme. En novembre 1995, Arlette Leroy décide de mettre ses vaccins à jour. «Le médecin m'a dit: "En ce moment, on vaccine tout le monde contre l'hépatite B». Une deu