L'outil n'est pas dangereux en soi. La preuve, les conférenciers,
qui utilisent depuis des années le pointeur laser pour leurs exposés, ne comptent pas dans leurs rangs plus de borgnes qu'ailleurs. Mais, depuis que le laser, en forme de crayon ou même de porte-clés, est en voie de détrôner le Tam Tam ou le Tamagochi dans les cours d'école, il devient sujet à polémiques.
Non seulement il gêne, mais il peut blesser. Faut-il alors réglementer? La Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui avait repéré le problème avant que le gadget ne déboule dans les gazettes, s'y est intéressée dès l'automne dernier. Fin décembre, elle a demandé à ses limiers d'en prélever quelques échantillons dans le commerce et a envoyé le tout à l'analyse. Aujourd'hui, elle se demande quoi faire. Ainsi, peut-on tracer la frontière entre les gadgets et les outils professionnels?
Car la famille laser a de nombreux rejetons. Le plus inoffensif, le classe 1, ne présente aucun danger. Le classe 2, un cran au-dessus, ne l'est pas non plus, grâce au réflexe palpébral, c'est-à-dire à la paupière qui réagit très précisément au quart de seconde et cligne dès que l'oeil est agressé. Quand on atteint le niveau A de la classe 3, les choses se gâtent. La paupière ne se ferme plus assez vite pour éviter les dégâts. Selon Georges Hée, ingénieur spécialiste des rayonnements électromagnétiques à l'Institut national de la recherche en sécurité (INRS), les lésions s