Corrençon, envoyée spéciale.
Isabelle, Jacques, Sylvie et Laurent ont roulé toute la nuit. Pour pouvoir chausser les skis dès samedi après-midi. Venus de la Sarthe, ils ont choisi un peu par hasard Corrençon, petite station-village à l'entrée de la réserve naturelle des Hauts Plateaux du Vercors. Pierre connaissait le Vercors l'été. Ils voulaient un chalet pas cher, pas une de ces cages à lapins avec lits superposés dans l'entrée et canapé convertible que proposent toutes les grandes stations. «Ici, on est dans un chalet un peu isolé qu'on paye 3 600 F la semaine, pour six personnes», explique Pierre. Leur programme: «Faire du ski, manger de la raclette et boire du vin de chez nous.»
«Chaleur». «Le luxe de Corrençon, estime le maire, Gérard Sauvageon, c'est la simplicité, la chaleur, l'accueil familial, le bois dans la cheminée, le bon produit local.» Avec ses 260 habitants, tous «fils de paysans», selon le maire reconverti dans l'hôtellerie «c'est important de transmettre notre patrimoine: je me suis endetté pour vingt-cinq ans, ce sont mes enfants qui reprendront le flambeau» , Corrençon-en-Vercors, à 1 111 mètres d'altitude, est un village au bout du monde, planté dans un décor figé par le temps: la dernière boucle de la route découvre le clocher au pied de la Moucherolle, la montagne où sont aménagées les pistes de ski alpin. Au creux du vallon, des chalets, des fermes, beaucoup de résidences secondaires, aucune de ces barres qui défigurent ailleurs les paysages de mont