«Quand j'ai ressorti mes chiffres, montrant que nous consommions en
France 2,5 fois plus d'antibiotiques qu'en Allemagne, 19 fois plus de vasodilatateurs qu'en Angleterre, et 3 fois plus de médicaments psychotropes que nos voisins, j'ai provoqué mon petit effet.» Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé s'amuse un instant, en rendant compte, hier, de sa communication au Conseil des ministres du matin «sur la politique du médicament du gouvernement». Une politique axée sur la diminution de l'utilisation de certains médicaments surconsommés (antibiotiques et antidépresseurs), et sur un recours plus systématique aux génériques (molécules dont le brevet est tombé dans l'espace public, donc moins chères). En France, on le sait, en matière de médicaments on marche bien souvent sur la tête. Et hier, le ministre a donné pléthore d'exemples de ces incohérences. Ainsi l'abus de médicaments chez les personnes âgées (plus de 65 ans) devient-il de plus en plus problématique. «Une enquête récente, a raconté Bernard Kouchner, montre que seulement 11% d'entre elles ne prennent aucun médicament.» Alors que 50% en consomment de 1 à 4 par jour, et surtout 38% en prennent de 5 à 10. «Est-ce bien utile? Toutes les études épidémiologiques montrent clairement une fréquence élevée d'effets indésirables chez les personnes âgées.»
Une étude a d'ailleurs été effectuée pour comptabiliser, un jour donné, les patients qui sont hospitalisés à cause de l'effet secondaire d'un médicament. Réalisée ent