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Libération

Acheter un logement et pouvoir le payer.Dans le Pas-de-Calais, une expérience est en cours pour aider les foyers modestes.

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publié le 23 février 1998 à 18h49

Bully-les-Mines envoyé spécial

«Ici, dans le bassin minier, il n'y a plus eu d'opérations groupées d'accession à la propriété depuis douze ou treize ans. Les dernières zones pavillonnaires se sont traduites par de véritables drames. J'ai vu des couples divorcer, des familles se disloquer, des hommes sombrer dans l'alcoolisme, parce qu'ils ne pouvaient plus payer. Le rêve de leur vie, avoir une maison à eux, s'effondrait.» Ce que raconte Michel Vancaille, le maire PS de Bully-les-Mines, une commune de 12600 habitants de la région de Lens (Pas-de-Calais), c'est le piège de l'emprunt à taux progressif, dans lequel ont chaviré des ménages à la fin des années 80. Les mensualités de remboursements du pavillon acheté à crédit étaient en progression constante, alors que les revenus stagnaient ou diminuaient. «Au bout d'un temps, l'effet de ciseaux était impitoyable. Dans certaines familles, les traites atteignaient jusqu'à 50-60% des ressources mensuelles», se souvient le maire. A Bully-les-Mines, près d'une cinquantaine de familles sur les 200 qui avaient acheté ont dû revendre leur maison. Elles ont été parfois reprises par l'Opac-62, l'office HLM du Pas-de-Calais, qui en a fait des PLA-TS, des logements très sociaux aux loyers minorés.

Accession sécurisée. Pour éviter la répétition de ces drames, Michel Vancaille, participe depuis l'an dernier, avec d'autres maires de son département (Arras, Outreau, Berck-sur-Mer, Liévin), à une expérience d'accession «sécurisée» à la propriété,