Adopter, ce n'est pas donner un enfant à un couple malheureux, c'est
procurer des parents à un enfant qui n'en a plus. L'intérêt supérieur de l'enfant doit tout primer.» Cette forte philosophie est celle de Bernadette Isaac-Sibille, députée (UDF-FD) du Rhône. C'est elle en tout cas qui l'a guidée dans sa tâche de rapporteur de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, pour faire ratifier par la France la convention de La Haye sur l'adoption internationale (lire encadré). Déjà passé par le Sénat le 10 décembre dernier, le projet de loi «autorisant la ratification de la convention sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale» sera en effet discuté devant l'Assemblée nationale cet après-midi. Bernadette Isaac-Sibille s'est placée dans la continuité du rapport Mattéi, qui avait été à l'origine de la réforme de l'adoption en 1996. En intégrant évidemment les caractéristiques particulières de l'adoption internationale, processus au cours duquel on ne rencontre pas toujours que des sentiments louables. Même si cela ne concerne pas la majorité des adoptions, des dérives existent. Enlèvements, ventes et traites d'enfants: autant de comportements délictueux visant à créer puis profiter d'un marché fructueux.
Autorité centrale. Pour lutter contre ces pratiques, la convention avait prévu un verrou, en l'occurrence une «autorité centrale» que chaque Etat signataire devait s'engager à mettre en place. La ratification par la Fran