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Libération

France, pays du sexe calme. Les années sida ont peu modifié les comportements, révèle l'Ined.

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publié le 26 février 1998 à 19h03

En quoi les comportements sexuels changent-ils? Telle est la

question que l'Ined (Institut national des études démographiques) a choisi de creuser pour la dernière livraison de sa revue Population. En toile de fond, évidemment, l'épidémie de sida. Son émergence a dopé tout un champ de recherche dont le point de départ fut l'enquête de 1993 auprès de 20 000 Français. Depuis, les chercheurs affinent. Qu'apprend-on dans cette dernière rafale d'études? Revue de quelques données de fond.

1. La révolution sexuelle n'existe pas Du moins, pas spécialement en ce moment. Ce que montrent tous les travaux, c'est que la révolution a bien eu lieu avec l'arrivée de la contraception, le développement du travail des femmes et leur accès à l'autonomie financière. Mais tout cela avait démarré dans les années 70. Du coup, nous vivons aujourd'hui la poursuite de tendances amorcées depuis longtemps et qui sont caractérisées par les changements de comportements des femmes. Mais le fond de l'air sexuel change peu. Il y a certes un affaiblissement du mariage, mais pas du couple. Six enquêtés sur dix sont d'accord avec l'idée que «la fidélité est essentielle au bonheur du couple». Tous âges et sexes confondus. Plus curieux, les jeunes sont d'une intransigeance ferme: la moitié d'entre eux réprouve les relations extra-conjugales et rejoint en cela les femmes de plus de 50 ans, pas commodes pour la femme adultère. Pourtant, en vieillissant, les Français se montrent plus tolérants à l'idée d'une incart