De quoi se nourrit-on? Pourquoi et comment devient-on obèse? Des
spécialistes de la nutrition et de la diététique, dont beaucoup de médecins, se sont réunis pendant jeudi et vendredi à la faculté de médecine de Paris, lors de la XIe édition de Dietecom. Ils ont apporté des éclairages suprenants. Petite revue des comportements alimentaires en trois tendances.
1. Le craving, ou syndrome du chocolat Ce trouble du comportement alimentaire, décrit pour la première fois en 1987 par les Américains à partir d'un mot, craving, qui signifie littéralement besoin physiologique ou maladif, se caractérise par l'envie ou le besoin urgent de manger n'importe quel aliment ou un type précis d'aliment. Mais à la différence de la boulimie, la quantité n'intervient pas. Le craveur ne se goinfre pas et ne se fait pas vomir. Si ce symptôme est pris au sérieux par le corps médical, c'est que certains sujets développeront ensuite des troubles du comportement alimentaire plus graves, notamment la boulimie.
Jusque-là, le craving avait essentiellement été étudié chez les obèses. Afin de mesurer sa fréquence dans la population en général et tenter d'approcher ses causes, une équipe de l'Inserm (1) a passé au crible, de 1992 à 1997, des habitants de quatre villes du Nord. Ont été considérées comme des craveurs les personnes qui «au cours des six derniers mois, avaient éprouvé une envie ou un besoin urgent de manger un aliment ou un type d'aliment au moins une fois par semaine». Elles ont été interrogées su