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Libération

Défilés du prêt-à-porter automne-hiver 1998-99. Tel quel, la mode (fin). Conclusion en beauté avec la silhouette allongée de Balenciaga et la virtuosité teintée d'humour de Yamamoto.

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publié le 17 mars 1998 à 20h38

Quelle blague

A propos d'un écriteau qu'on a pu repérer dans les coulisses de quelques défilés à l'usage des mannequins. En anglais, il était écrit: «N'oubliez pas de vous arrêter quatre fois. Marchez normalement mais avec élégance. Pas de mains sur les hanches, ne semblez pas trop triste, soyez belle!» Quand on sait à quel point toutes ces jolies filles de la mode surjouent le terrible ennui d'être payées très cher pour environ vingt minutes de boulot, ce genre de mode d'emploi comminatoire n'est pas tout à fait superflu. Quel non-sens Quand on entend que dans la bouche des rédactrices de mode, le mot clef de la saison est: juste. Bla-bla-bla, une collection juste, bla-bla-bla, un manteau juste. Soit. Mais que celui qui pourrait nous expliquer ce que serait, a contrario, une collection ou un manteau injuste, nous écrive. Nous publierons volontiers sa glose dans nos pages «débat-sans fond» . Quelle plénitude Chez Balenciaga où Nicolas Ghesquière a conçu une collection sobre et maîtrisée. Son idée majeure consiste à allonger la silhouette par ses deux extrémités: soit donc une palanquée de cols-écharpes, façon minerves de popeline, qui ont le don d'affiner le cou tout en le mettant en vedette. A l'autre bout du vêtement, c'est-à-dire aux pieds, les robes traînent et les pantalons sont dits «allongés», comprendre ramasse-miettes. Si tant est qu'un vêtement réussi doit induire une belle attitude du corps, cette façon longiligne de procéder suggérait aux mannequins, tout en