Nantes, correspondance.
S'imagine-t-on passant une semaine de vacances sur un parking? C'est à peu près l'idée lancée par Boat and B, jeune société nantaise qui propose de louer des bateaux de plaisance, amarrés à leur ponton. Sans jamais mettre les voiles ni démarrer le moteur, pour une semaine ou trois jours. La formule est sans précédent connu. «Ça peut paraître idiot pour des gens habitués à la navigation, mais le public visé c'est celui qui ne connaît rien à la mer et qui rêve sur les bateaux au Salon nautique, sans jamais oser monter dedans», dit Erwan Guez, directeur de Boat and B. «Quand on loue un bateau au port, ce n'est pas sur le confort qu'on y gagne, mais sur l'originalité, la découverte du milieu maritime. Dormir à bord, c'est un privilège de marin, ça sent l'aventure», ajoute-t-il. Plus prosaïques, certains professionnels de la côte, loueurs en mer, formateurs à la voile, y voient une manière de transmettre le virus du large à de futurs clients.
Ces croisières immobiles veulent répondre à plusieurs blocages: les stations estivales manquent de lits en saison; les quelque 160 000 bateaux de plaisance français ne sortiraient en moyenne en mer qu'entre deux jours et demi et une semaine par an; et déjà, sur leurs gammes grand public, les concepteurs de voiliers de plaisance privilégient le confort sur les performances: «Les constructeurs vendent du rêve, et doivent répondre à l'exigence de confort d'une résidence secondaire, avec un bateau stable, pensé pour la cr