C'est long, c'est lent. Et à entendre les responsables de la Ligue
nationale contre le cancer, c'est parfois désespérant. Alors qu'on n'a jamais autant soigné ni souvent guéri les pathologies cancéreuses (lire ci-dessous), l'image de cette maladie dans l'opinion reste toujours aussi sombre, enfermée dans le registre des maladies mortelles et incurables. Un sondage inédit d'Ipsos (1), rendu public ce matin lors d'une conférence de presse de la Ligue contre le cancer, confirme amplement ce décalage.
D'abord, le cancer reste, ou redevient, l'une des craintes majeures des Français. C'est de très loin la maladie que redoutent le plus les personnes interrogées, loin devant les maladies cardiaques, les hépatites virales ou le sida. «Seuls les accidents de la route témoignent d'un niveau de crainte légèrement supérieur dans la population». Plus forte encore est la peur effective du cancer, la peur d'être touché directement: «38% déclarent avoir déjà eu peur d'être atteint.» Et, très logiquement, «la lutte contre le cancer devrait être la principale priorité des pouvoirs publics», insistent très majoritairement les sondés. L'autre enseignement marquant, c'est la proximité. Une proximité de tous les jours. «Aujourd'hui, note la ligue, 86% des personnes interrogées déclarent connaître, dans leur entourage proche, une personne atteinte.» Et 67% en connaissent plusieurs.
Mais cette proximité n'entraîne pas une «vision plus objective» de ces maladies. «Certes, on n'imaginait pas le cancer