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Libération
Interview

«Le taux de guérison varie entre 50 et 55%». Le professeur Khayat détaille l'amélioration des traitements.

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publié le 23 mars 1998 à 21h09

Le professeur David Khayat, chef de service de cancérologie médicale

à l'hôpital la Pitié à Paris,a à peine 40 ans. Il fait partie de cette nouvelle génération de cancérologues très offensifs face à la maladie, multipliant les essais thérapeutiques et les recherches en thérapie génique.

Guérir du cancer. Cette expression a-t-elle un sens? On est à un moment charnière. Jusqu'à présent, lorsque l'on évoquait des taux de guérison, cela voulait dire des taux de survie à cinq ans. C'était cela le critère. Mais qu'est-ce qui se passe après la rémission? Evidemment, cela dépend du type de cancer, car sur un malade métastasé on ne peut arriver qu'à une rémission. Mais, chez un malade qui a une tumeur, que se passe-t-il ensuite? On lui retire, elle disparaît. Et après? Que veut dire la notion de maladie résiduelle? Comment vivre avec?

Peut-on donner des chiffres de guérison?

Schématiquement, l'évolution est spectaculaire. On est passé de 35% de survie, tous cancers confondus, à un taux compris aujourd'hui entre 50 et 55%. Je parle, là, de cancers non avancés. Maintenant, par type de cancer, cela peut varier beaucoup. Par exemple, 95% des cancers des testicules guérissent. Chez l'enfant, 70% de tous les cancers sont guéris. Enfin, pour le cancer du sein, le taux de survie à cinq ans est passé de 65% en 1980 à 75% en 1996.

Quels sont les grands changements thérapeutiques? Le grand changement, c'est l'individualisation des traitements. Je m'explique: prenons 10 femmes qui ont un cancer d