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Libération

Le rapport Ullmo fait trembler les banques. Il explore les voies de la rémunération des comptes et de la facturation des chèques.

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publié le 26 mars 1998 à 21h27

Dominique Strauss-Kahn garde sous le boisseau depuis fin décembre un

rapport explosif. Rédigé par Yves Ullmo, ex-secrétaire général du Conseil national du crédit et fin connaisseur des services bancaires, le document explore les voies de la rémunération des comptes et son corollaire, la facturation des chèques. Pendant l'automne dernier, Yves Ullmo a auditionné banquiers et associations de consommateurs sur ce sujet à haut risque. Mais les banques, pas du tout pressées de le voir débouler sur la place publique, se seraient entendues avec leur ministre de tutelle pour que le rapport soit tenu secret au moins jusqu'aux élections régionales.

Car elles savent que le 1er janvier 1999, avec l'avènement de l'euro, va tomber en France un dernier tabou: l'interdiction de rémunérer les comptes courants. Pour supporter l'addition, les banques comptent bien faire payer les chèques. Mais elles estiment l'opération si complexe qu'elles ne pensent pas être prêtes avant la fin du premier semestre 1999! Elles savent aussi qu'elles devront discuter le sujet avec les consommateurs et se souviennent du tollé soulevé il y a douzaine d'années quand le secteur s'était mis en tête de tarifer les comptes.

Or, il est acquis aujourd'hui que la tarification fera de nouveaux exclus et ciblera des gens qui ne gagneront rien à la rémunération. Comment en border les excès? Cette réflexion est au coeur du rapport Ullmo. D'où l'idée de rebâtir un service minimum. Un filet de sécurité existe déjà avec le «servic