Le morne stand est incongru parmi les décors aux couleurs criardes,
les ukulélés et les costumes traditionnels du Salon mondial du tourisme (1). Mais ici, seule une banderole coiffe un petit bureau. Et propose un programme peu festif: «Connaître le tourisme sexuel pour mieux le combattre.» A l'origine de l'initiative, destinée à alerter les professionnels du tourisme, une ONG, l'Ecpat (End Children Prostitution and Trafficking), qui tente de convaincre gouvernements et institutions du fléau. Pactole de devises. En 1996, l'Ecpat fut l'initiateur de la conférence de Stockholm, où 122 pays ont signé un programme d'action globale. La plupart des pays occidentaux sont désormais dotés de lois dites extraterritoriales qui permettent de poursuivre les de poursuivre les voyageurs pour des abus sexuels commis à l'étranger. La France a voté un texte de ce type en 1994. Mais sur le terrain, rien n'a changé, ou si peu. Deux millions d'enfants de 3 à 16 ans sont aujourd'hui concernés à travers le monde et les destinations fétiches du tourisme sexuel restent les mêmes. Parmi elles, les Philippines et la Thaïlande, deux pays qui ont signé l'accord de 1996 et renforcé leurs législations locales. Quelques arrestations récentes ont médiatisé le phénomène sans pour autant endiguer le pactole de devises qu'il procurerait à ces pays. Pis, de nouveaux pays, comme ceux de l'Est, Cuba, Sri Lanka et le Viet-nâm, viennent allonger la liste.
Pour contrer cette extension, l'Ecpat a affiné sa stratégie