«Aujourd'hui la médiocre diffusion des soins palliatifs conduit à
une nouvelle inégalité, l'inégalité devant la mort.» En participant, vendredi, au Congrès national sur les soins palliatifs qui s'est tenu jusqu'à dimanche à Lyon, Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, a dénoncé la situation actuelle. Car la France a toujours été en retard dans ce domaine. Pourtant, avec les soins palliatifs, on ne s'acharne plus sur des traitements curatifs devenus inopérants à certains stades terminaux, mais on accompagne le patient dans ses derniers moments, en soulageant les douleurs.
«Depuis février 1985, cela bouge, mais lentement, a rappelé le ministre, 50 unités de soins palliatifs et 70 équipes mobiles ont été créées.» Une goutte d'eau quand on sait que le pourcentage des morts à domicile diminue régulièrement, se situant actuellement à 25%, alors qu'une majorité de Français souhaiteraient mourir chez eux, ce qui impliquerait l'aide de telles unités. «Il nous faut créer une culture des soins palliatifs», a insisté Bernard Kouchner, avant «de demander aux conseils départementaux de l'ordre des médecins de recenser l'offre de soins palliatifs et de la diffuser auprès du public». Puis le ministre a annoncé que «la fin de vie devra faire l'objet d'un débat au cours des Etats généraux de la santé. Je demanderai aux partenaires des conventions collectives de réfléchir à un congé d'accompagnement. Ce congé devrait permettre à un proche de s'occuper de son parent à domicile pendant un