Luang Prabang envoyé spécial
La toute première fois, il faudrait arriver à Luang Prabang à bord d'un des innom-brables taxis de la rivière. Un héua hang nyao, sorte de longue pirogue à moteur qui transporte hommes et bêtes sur le Mékong tout au nord, aux confins encore mystérieux des frontières chinoise et birmane, et dans le sud, jusqu'à Vientiane, la capitale. Il faudrait accoster sur les quais les plus ombragés de l'ancienne capitale royale du Laos, protégé des brûlures du soleil par une dense toiture végétale et débarquer au pied d'une volée de larges escaliers de pierre blanche, entourés de deux lions puissants.
Voie d'accès impériale. Des rives du Mékong ou de la rivière Nam Khan, ces marches s'élèvent vers les rues et les temples de Luang Prabang et composent une voie d'accès impériale à leurs trésors. Elles font immédiatement songer au passé lorsque Meuang Luang, ainsi que l'appelle les locaux, abritait la monarchie régnante et n'était pas encore supplanté par Vientiane. Sur le fleuve, on imagine des barques d'apparat, tendues de tissus aux couleurs vives, emmenant vers l'embarcadère du palais royal dignitaires et mem-bres de la Cour. Ce n'est pas si vieux. Le palais a été édifié au début du siècle au moment où les Français ont colonisé le pays et imposé leur administration. Aujourd'hui ils reviennent en grappes compactes pour visiter le riche musée, installé à côté des anciens appartements privés de la famille royale, mais leur présence n'a pas encore altéré le rythm