Bien sûr, il en reste. Les tricoteurs de haubans qui revisitent la
Santa-Maria de Colomb à l'échelle 1/28 sont toujours là. Mais ils se terrent, tout au fond du salon de la maquette et du modèle réduit. Car désormais, même chez les miniaturistes, on fait dans l'informatique et le net. Pas dans le virtuel toutefois, car, ici, on aime le plus vrai que vrai. On matérialise ses rêves en tout petit. Son réseau de chemin de fer, Hans Karl l'a fignolé. Monts et vallées, gare de triage et petites voitures bloquées au passage à niveau, rien ne manque. Mais il y a un problème.«Faire circuler sept trains en même temps, c'est ingérable. J'ai le TGV de 14 heures qui croise la Micheline de 16. Et un TGV, ça roule à 320, imaginez les dégâts.» 320 km/h sur une planche de contreplaqué? Dans l'oeil noir du chef de gare, on s'aperçoit que la question est stupide et que, si les trains sont réduits, leur vitesse l'est aussi. «Mais les problèmes sont les mêmes», continue Hans Karl, magnanime.
Conducteur de trains dans le civil, les réseaux, il connaît. Et son problème de gestion des voies, il a fini par le résoudre grâce à un copain ingénieur électronicien qui lui a conçu un logiciel tout exprès. Avec une interface, ce dispositif peut stopper les trains, ouvrir les aiguillages, et «même éteindre la lumière dans la gare à l'heure de la fermeture», s'extasie son premier utilisateur. Evidemment, ce type de logiciels existait déjà. Märklin, spécialiste de la loco lilliputienne, et Fleischmann, Rolls