Le système du bonus-malus à la française passera-t-il le siècle?
Dans le collimateur de Bruxelles depuis plus de deux ans, la prime à la bonne conduite pourrait sauter en faveur d'une politique européenne commune. La France n'est pas la seule à appliquer cette formule, mais, selon Bruxelles, c'est l'unique pays où le système soit aussi rigide. Les autres se contentent d'instaurer des barèmes fixés par les compagnies elles-mêmes selon leurs propres critères. En France, c'est régime unique pour tout le monde: 5% de bonus chaque année sans anicroche et 25% de malus dès qu'on cumule deux accrocs en moins de trois ans. Evidemment, ce régime a ses défenseurs. Plus de 90% des assurés ont un minimum de bonus et ils y tiennent. D'autant qu'il faut treize ans pour atteindre le taux maximum de 50% et les bénéficiaires voient d'un mauvais oeil tous leurs efforts annulés par une simple directive européenne. Mais ce système n'a pas que de bons côtés. Un tel barème devrait logiquement placer la France dans le peloton de tête des primes d'assurance les moins coûteuses. Or, l'Hexagone est le pays le plus cher d'Europe, juste derrière l'Allemagne, selon une enquête du magazine consumériste belge Test-Achat de septembre 1997. En outre, la peur des assurés de perdre leur bonus amène bon nombre d'entre eux à régler leurs petits accrochages sans passer par la case assurance. Ces éléments, ajoutés à la volonté de Bruxelles de favoriser la concurrence entre les Etats pourraient sonner le glas du sy