C'est un cabinet d'assurances qui fait chic. Plaque dorée et adresse
prestigieuse: 450 m2 avenue Montaigne à Paris, nichés entre Calvin Klein et Salvatore Ferragamo. Le chic, toutefois, s'arrête là: les clients de la maison ne sont pas ceux qui fréquentent les voisins. A l'enseigne SOS Malus, on assure tout le monde, surtout ceux qui ne peuvent l'être ailleurs. De dangereux fous du volant multirécidivistes? Pas tous, loin de là. Plutôt des maladaptés du volant, qui conduisaient dans des contrées tranquilles avant de débarquer à Paris, qui s'y sont remis sur le tard. Et qui ont fait du dégât, pas forcément grave, mais que les autres assureurs ne pardonnent pas. Des gens modestes, souvent. «Les très riches ne viennent pas nous voir, reconnaît Jean-Pierre Labalette, le patron de l'enseigne. Quand on a les moyens et plusieurs voitures à assurer, on n'est pas résilié.» Des moyens, Jean-Pierre Labalette, lui, en a largement acquis en dix ans d'existence, car, évidemment, «il faut couvrir le risque que nous prenons». Ici, les primes sont trois fois plus chères qu'ailleurs, 6 500 F contre 2 500 F en moyenne. Elles visent les 3% d'assurés parias. Maryvonne est de ceux-là, poursuivie par son dossier, trois malheureux accidents inscrits au fichier central. Des bricoles sans gravité, mais tombées la même année. Un motif suffisant pour que la GMF résilie son contrat et que sept autres compagnies la refusent en lui conseillant SOS. Sans assurance, comment se déplacer? «Je prends le métr