Maïté Baude a l'habitude du provisoire: depuis neuf ans,
l'association qu'elle préside, Envol Marne-la-Vallée, n'a pu prendre en charge des enfants autistes que dans des structures précaires. Mais elle pensait être enfin sortie de ces solutions à court terme grâce à la création d'une Maison d'accueil spécialisée pour adultes autistes à Champigny (Val-de-Marne). Et pourtant, là, elle s'inquiète: «Que vont devenir nos enfants si la construction de cette maison est retardée?»Il y a de quoi s'inquiéter, en effet: déjà, obtenir les autorisations avait pris plusieurs années de démarches. Or, à peine le permis était-il là que les premiers recours des riverains tombaient. Et Maïté Baude, qui pensait avoir abouti à un dispositif durable, se retrouve aujourd'hui, une fois de plus, dans l'incertitude.
Mécénat. Le bilan de l'association a l'air très modeste: «neuf adolescents autistes, ayant des troubles graves du comportement, qui ont pu bénéficier d'un accueil». Mais, quand Maïté le traduit en termes concrets, on comprend mieux: «Il n'y avait aucune solution pour eux et leur famille, en dehors de la garde à domicile toute la journée. Certains parents se partageaient la garde de leur enfant en travaillant de nuit.» Au début, pendant quatre ans, l'association a occupé un pavillon dans un hôpital psychiatrique. Elle fonctionnait «grâce au mécénat d'entreprise EDF, à la fondation France Télécom, aux galas et manifestations, et à l'effort des parents et de l'équipe». En 1995, l'agrément min