Bernard Kouchner a annoncé hier que les autorités sanitaires
allaient poursuivre la campagne de vaccination contre l'hépatite B, en particulier dans les collèges. Le secrétaire d'Etat à la Santé suit par là même la décision du Comité technique des vaccinations qui s'était réuni le 14 avril. Celui-ci avait recommandé «la poursuite du programme de 3 injections chez les nourrissons et les adolescents; et que soit donc effectuée, à la date prévue, la 3e injection de vaccin chez les élèves de 6e».
Pour parvenir à cette position, mise à mal depuis quelques semaines par une violente polémique accusant le vaccin d'être à l'origine de poussées de sclérose en plaques , le comité a d'abord fait le point sur les données épidémiologiques actuelles. «Au 31 mars 1998, le nombre signalé de manifestations cliniques s'élève à 271 atteintes démyélisantes centrales (formes de sclérose en plaques), 160 pathologies auto-immunes (1) et 107 atteintes hématologiques (2). (") Ces chiffres, ramenés au nombre de personnes vaccinées, estimé entre 20 et 25 millions pour un total de 75 millions de doses distribuées, ne dépassent pas les niveaux connus de prévalence dans la population générale.» Aujourd'hui, aucun lien de causalité entre le vaccin et les manifestations neurologiques n'a donc été mis au jour. Jamais, dans l'histoire récente des vaccins, une campagne de vaccination n'avait été, en tout cas, à ce point étudiée. A cela s'ajoutent d'autres données: chaque année, en raison du virus de l'hépati