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Libération

La Normandie par le menu. Les fermes ouvrent leurs portes ce week-end.

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publié le 18 avril 1998 à 23h10

«Je n'ai jamais autant mangé de ma vie.» Pour ce visiteur canadien,

le passage en Basse-Normandie à la ferme-auberge de la Motte, à Courtomer (Orne), tient de l'épopée. On est ici chez Evelyne et Gilles Bunel, dans la tour édifiée au XVIe siècle par le seigneur de la Motte. «Il n'y a pas besoin de faire une sauce extrêmement compliquée», dit l'épouse, quand crème et viande viennent de la ferme, d'un veau élevé quatre mois au lait par Gilles. D'autres fois, elle fait griller l'andouillette maison ou mijoter le ris de veau. Quand le cochon a été tué, elle fait braiser 24 heures un jambon entier arrosé de cidre, dont le sucre caramélise lentement le pourtour. Cette activité d'accueil dans l'Orne, contrairement aux départements voisins, ne bénéficie d'aucune aide. Pourtant, elle met en valeur les produits fermiers, des sites, un paysage; elle extraie des tiroirs des recettes de grand-mère, des tours de main oubliés; elle incite agriculteurs et éleveurs à une production saine et de qualité; elle valorise le patrimoine. Un millier de fermes comme celle-ci tiennent ce week-end, en France, des journées portes ouvertes. La Normandie est l'une des régions pionnières de cette manifestation (avec la Picardie, l'Aquitaine ou le Poitou-Charentes). Beaucoup font du cidre ou des produits dérivés (comme le pommeau); une minorité répond aux normes d'appellation d'origine contrôlée (AOC). Le premier week-end de mai, un festival des produits AOC a d'ailleurs lieu à Cambremer (Calvados).

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