Entre l'indulgence, façon hollandaise, et l'intransigeance, façon
française, la Belgique vient de trouver une voie médiane en matière de consommation de drogue douce. Hier, Stefaan De Clerck, ministre de la Justice, a rendu publique la nouvelle circulaire «drogues» qui atténue sérieusement les foudres de la loi sur la détention de cannabis à usage privé. Le texte n'introduit certes pas une franche dépénalisation de la consommation, mais plutôt une grande tolérance: il recommande aux procureurs du royaume de considérer les poursuites comme «la priorité la plus faible».
Subtil équilibre. Cette attitude était souhaitée depuis de nombreuses années par la justice et la classe politique dans son immense majorité. C'est d'ailleurs le collège des procureurs généraux du royaume belge qui l'a recommandée vendredi dernier au ministre de la Justice. En 1995, déjà, un député socialiste avait publiquement préconisé la dépénalisation, estimant que, hormis l'extrême droite, tout le monde était d'accord. Un peu vite dit: à l'époque, ses propos avaient suscité un véritable tollé. De fait, aujourd'hui, si la Belgique s'engage sur la voie de la compréhension, elle ne veut pas épouser le modèle hollandais, avec ses célèbres coffee-shops, tant décriés par les autorités françaises. Elle a plutôt cherché un subtil équilibre, sur lequel pouvaient se rejoindre les procureurs et la coalition gouvernementale, mélange de sociaux-chrétiens et de socialistes. «Entre une approche purement répressive et une