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Libération
Interview

Philippe Mangeot, président d'Act Up. «On se doit de continuer à dramatiser»

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publié le 22 avril 1998 à 23h23

Philippe Mangeot préside depuis un an l'association Act Up. Il revient sur l'échec du précédent Sidaction et explique ce qu'il attend de celui-ci.

Ce Sidaction 98, est-ce une bonne nouvelle?

C'est une bonne nouvelle, comme tout ce qui peut rapporter de l'argent. Car il y a urgence à ce que la pompe financière soit réalimentée. Les associations de lutte contre le sida manquent cruellement d'argent. Tout un réseau de digues et de barrières, qui a pu être constitué et a réussi à contenir l'épidémie, peut se casser. Et puis, enfin, cette année les choses sont claires. On n'est plus dans la stratégie utopique des premiers Sidaction où l'on se disait que tout était possible, que l'on pouvait faire une opération de collecte de fonds avec des informations médicales, mais aussi des informations politiques. On a renoncé à cette utopie. Cette année, c'est la télé qui a tout conçu. Quelle fasse donc son travail, et on verra les résultats.

Vous avez reconnu que, lors de l'édition 1996, l'ancien président d'Act Up s'était «emballé», quand il avait traité le ministre d'assassin, et qualifié la France de «pays de merde». Si, cette année, vous vous «emballiez», que diriez-vous?

Je parlerais de tout ce qui nous occupe spécialement à Act Up. En particulier de la question des toxicomanes. Je dirais qu'en dépit de tous les effets d'annonce et des déclarations multiples de Bernard Kouchner, rien n'a vraiment changé, et que l'on continue de se cacher derrière des rét