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Libération

Bretagne bleu bourge au Printemps et aux Galeries Lafayette.Les expositions des deux magasins parisiens rivalisent dans le cliché.

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publié le 24 avril 1998 à 23h34

Plus que jamais au coude à coude de la promo, les magasins Galeries

Lafayette et le Printemps, à une volée d'embruns l'un de l'autre sur le boulevard Haussmann à Paris, ont tous deux mis le cap à l'Ouest. Au Printemps, l'exposition s'appelle «Esprit Atlantique, prendre le large». Un intitulé à double tranchant, puisque après quelques instants de visite, c'est en effet une envie irrépressible de prendre le large qui nous saisit. D'abord parce que, faux derche à souhait, même si c'est l'Atlantique qui est au générique, c'est surtout la Bretagne qui envahit les stands. Une Bretagne parfaitement fantasmatique, c'est-à-dire touristique, où sur fond de bande-son goélands-en-colère, les jouets Bécassine le disputent à l'épuisette à crevettes, le panier de coquillages (probablement made in Seychelles) au genêt agonisant («ne touchez pas, vraie fleur», dit un écriteau). Pour faire genre, on a quand même entassé une palanquée de tricots Saint James, de marinières à rayures Armor Lux et de vareuses Le Glazik, dont l'authenticité ancestrale est cependant contrecarrée par toutes ces marques de véritables faux à senteur iodée: «Le phare de la baleine» ou «Terre et mer» pour le linge, «Bleu salé» pour une vaisselle à motif ancre de marine, sans parler de ce très intrigant «thé marin» (aux goémons?). Bref une exaltation de la Bretagne bleu marine telle que la bonne bourgeoisie vacancière n'en finit pas de la rêver.

Aux Galeries Lafayette, l'exposition plus clairement nommée «Bretagne» n'a p