D'accord, la scène est un peu crue. Elle représente deux jeunes gens
nus qui se tiennent amoureusement par le pénis. Mais il s'agit d'une oeuvre d'art. Au verso de la reproduction de ce qui est un tableau, on trouve une invitation au vernissage-cocktail d'une exposition du peintre Claude Guénard, sur le thème de l'homosexualité. Pourtant, le directeur du bureau de poste de Paris-Le Marais y a vu un message à caractère pornographique. En conséquence de quoi, il a refusé à Simone Berno, directrice de la galerie éponyme, le tarif préférentiel Postimpact (2,80 F par envoi). Ce qui l'a obligée à affranchir ses invitations (plus de 1 000) au tarif normal. Secret absolu. Cette décision, associe, une fois de plus, homosexualité, art et pornographie. Par ailleurs, à y regarder de plus près, le règlement auquel se réfère le responsable du bureau de poste est très surprenant. Tandis que les gens qui envoient des courriers affranchis au tarif normal peuvent mettre ce qu'ils veulent dans l'enveloppe, le secret de la correspondance étant absolu et inviolable, ceux qui sollicitent un tarif préférentiel doivent «déposer un exemplaire du contenu, car l'accès aux produits de la gamme publicitaire adressée est subordonné au respect des conditions du contenu des messages diffusés», rappelle le responsable du bureau de poste dans sa lettre de refus. Ces conditions prévoient que le message ne doit pas contrevenir «aux textes légaux et réglementaires», en clair, qu'il ne doit pas tomber sous le co