«Contribue à prévenir le cancer colorectal» ou «participe à la lutte
contre la maladie d'Alzheimer». Va-t-on voir des affirmations de ce type fleurir sur les céréales ou les barquettes de mâche? Pour l'heure, la loi l'interdit. Mais, dans les semaines qui viennent, le Parlement européen devrait voter un amendement le permettant. Et, côté France, le Conseil national de l'alimentation, structure consultative, pourrait rendre un avis en ce sens lors de sa réunion plénière du 30 juin. Ce qui pousserait le gouvernement français à suivre. Argument de vente. Pour l'industrie agroalimentaire, pouvoir affirmer qu'un produit a tel ou tel effet bénéfique sur la santé est un argument de vente supplémentaire. Et, de fait, les industriels taquinent cette réglementation depuis des lustres. Depuis le lancement des premiers laits fermentés au bifidus à la fin des années 80, la surenchère santé n'a fait que croître et a culminé fin 1994, lorsque Chambourcy s'est fait taper sur les doigts pour avoir vanté son nouveau lait fermenté, le LC1, en écrivant sur les pots: «Renforce les défenses naturelles de l'organisme». Sommé de renoncer, l'industriel s'est replié sur une formule plus floue: «Aide votre corps à se protéger».
Reste que cette nouveauté sera encadrée. La liste des nutriments reconnus pour avoir un effet sur la santé sera élaborée par un organisme officiel, qui définira aussi dans quels termes les industriels pourront en parler. A eux, avec ces règles, «de construire une phrase accept