Tel Aviv, envoyé spécial.
Créatrice de haute couture, Tamara Yovel-Jones a beaucoup travaillé en Italie. Elle est aujourd'hui enseignante au collège de la mode à Tel-Aviv et éditrice dans un magazine féminin. Elle s'intéresse aussi à l'histoire de la mode israélienne, et indique comment elle a suivi ou précédé les mutations de la société.
Dans les années 50, Israël était sous l'influence du style «pionnier». De quoi s'agissait-il?
A l'époque les Israéliens étaient à la recherche de leur identité. Beaucoup s'étaient regroupés dans des organisations de jeunesse. C'est là qu'ils ont développé le look du travailleur rural, aux couleurs kaki et bleu. Le look était militaire aussi mais cela faisait partie de la réalité. L'influence des immigrants russes se remarquait dans les broderies des chemises boutonnées sur le côté. C'était une époque très dure. Il fallait des coupons pour acheter les vêtements, d'ailleurs de très mauvaise qualité, dans le style des années 40. Dès les années 60, une grosse révolution se produit. On essaye de créer une mode israélienne en faisant appel à des caractéristiques ethniques, on fait référence au désert, à la culture arabe" Au début des années 70, la mode israélienne est au mieux de sa forme" C'est l'âge d'or et je ne pense pas qu'il revienne un jour. Israël comptait pas moins de dix grandes fabriques textiles et 120 exportateurs. Les points forts sont déjà les maillots de bain et le cuir. Le monde entier se déplaçait chez nous et la mode israélienne