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Libération

125 chromées pour frimeurs des villes. Simili Harley lestées de clinquant, les nouvelles motos sont plus chères et moins performantes.

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publié le 11 mai 1998 à 3h11

C'était prévisible. Avec 70 000 bécanes écoulées l'an passé ­ deux

fois plus qu'en 1996 ­, les constructeurs s'emballent et proposent, ce printemps, des dizaines de nouvelles 125 cm3, histoire d'appâter les milliers d'urbains lassés des bouchons automobilistiques. Bonne nouvelle donc, en principe, pour le motard. A un gros bémol près: l'autorisation accordée aux possesseurs d'un permis B (depuis plus de deux ans) de conduire ces petites motos reste franco-française. Du coup, les marques japonaises, coréennes ou italiennes ne se ruent pas sur leurs planches à dessin pour concocter des cadres ou des moteurs flambant neufs. Elles se servent de l'existant, parfois âgé de vingt ans, et le déclinent en chromes clinquants et customs virils de Harley miniatures. Surtout que ces choppers sont les engins les plus demandés par ces nouveaux clients. Normal, puisqu'ils impressionnent le piéton et lui font croire que le motard juché sur la selle pilote une vraie et grosse moto.

Faux filtre à air. S'ils sont gros, ces customs sont également lourds, beaucoup trop pour leur petit moteur. Conçus dans les années 70 pour des modèles de 80 kg, ces blocs monocylindres sont à la peine aujourd'hui puisqu'ils propulsent des leurres de plus de 40 kg supplémentaires. Car, sur ces Yamaha Virago, Honda Rebel ou Aprilia Classic, on est au royaume du faux. Faux filtre à air chromé, faux second pot d'échappement, ou, pire encore, faux réservoir d'essence, qui, dans le meilleur des cas, sert de coffre à baga