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La famille aux temps modernes

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Un rapport propose d'adapter le droit aux évolutions récentes de la vie privée.
publié le 15 mai 1998 à 1h21
(mis à jour le 15 mai 1998 à 1h21)

«S'il te plaît, dessine-moi une politique ambitieuse pour la famille, proche des réalités, sans tabou»: l'injonction gouvernementale faite à la sociologue Irène Théry en février dernier tenait de la mission impossible, ou du piège. Elisabeth Guigou et Martine Aubry ne lui demandaient pas moins que d'analyser les mutations de la famille, de réfléchir aux nouvelles orientations politiques la concernant et de dresser un bilan complet du droit civil familial, pour éventuellement le reformer. Le travail, rendu précipitamment public hier par la chancellerie, dépasse de loin ce que l'on attendait. Il s'agit d'une contribution majeure à la réforme du droit de la famille qu'Elisabeth Guigou doit lancer en 1999. Même si «les conclusions d'Irène Théry ne nous engagent pas», précise la chancellerie. Un nouveau divorce sans juge, la reconnaissance du concubinage homosexuel sans en passer par un «statut», la suppression de l'accouchement sous X" autant de sujets qui risquent bien d'engager la chancellerie dans des débats passionnels.

«Mutation heureuse». Les 300 pages s'intitulent: Couple, filiation et parenté aujourd'hui: le droit face aux mutations de la famille et de la vie privée. Le rapport propose d'abord une lecture moderne et intelligente du fait familial aujourd'hui, à l'opposé des discours catastrophistes sur «l'effondrement de l'institution»: «Il s'agit d'une mutation heureuse. Le mot surprendra, choquera peut-être. Pourtant la perspective du temps long fait app