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Libération

La bonnotte, petite patate d'exception. Ressuscitée il y a six ans, elle inspire artistes et grands cuisiniers.

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publié le 16 mai 1998 à 1h31

Nantes de notre correspondant

Elite de la patate, la bonnotte de Noirmoutier mérite un traitement exceptionnel. Servant de thème imposé à huit artistes touche-à-tout, elle s'est retrouvée mise aux enchères hier par le commissaire-priseur branché Pierre Cornette de Saint-Cyr dans une brasserie parisienne. La célébration par Robert Combas de la superstar des patates, intitulée In de Zizi Jeanmaire Style, estimée 30 000 francs, n'a pas été vendue. Mais une sculpture de Jean-Pierre Pincemin, Structure en volume Machine à cuire les bonnottes, représentant une Cocotte-Minute, Journal d'une pomme de terre en quatre tableaux d'Henri Cueco et une patate à la Fautrier de Philippe Cognée, à l'encaustique sur toile marouflée, se sont vendus de 10 000 à 20 000 francs.

3000 francs le kilo. A l'état brut, depuis 1996, touchée par la grâce des enchères, cette pomme de terre est devenue la plus chère au monde, puisqu'un amateur a payé un lot mis aux enchères par le même Cornette de Saint-Cyr 3 000 francs le kilo. Cette promotion médiatique mise à part, le produit est d'exceptionnelle qualité. Plantée à la Chandeleur sur un lit de goémon qui dissoudra ses humeurs d'iode le temps de l'hiver, la pousse est abondée 90 jours durant par les embruns qui balayent l'île. Cette variété, originaire de Barfleur, a été implantée à Noirmoutier dans les années 20. En 1938, l'Académie des sciences naturelles lui a donné ses lettres de noblesse pour son goût. Sucrée, ferme et fondante à la fois, cette espèce