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Libération

Paris, où scolaire rime trop avec inégalitaire.L'académie voudrait changer les mauvaises habitudes prises par les parents privilégiés et les proviseurs.

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publié le 18 mai 1998 à 1h09

A Paris, capitale incontestée de la ségrégation scolaire, l'écart

entre «bons» et «mauvais» établissements ne cesse de se creuser, tandis que les «moyens» s'efforcent péniblement de trouver un équilibre entre la tentation de l'excellence et la menace de la relégation. Parfaitement connu et régulièrement dénoncé par l'administration comme par les syndicats, le phénomène se développe depuis des décennies, malgré de timides tentatives de restauration de l'égalité républicaine. Or, le 30 avril, le recteur René Blanchet, récemment placé à la tête de l'académie de Paris par Claude Allègre, a indiqué que sa priorité était de combattre la «fracture sociale» dans les lycées et collèges. Plus précisément, une note interne adressée au proviseurs et principaux souligne qu'il s'agit «de stopper puis de renverser le mouvement de polarisation sociale».

Combines inavouables. On touche là aux frontières de l'utopie. L'expérience montre que les plus ardents défenseurs de l'école républicaine sont presque tous incapables de mettre leur combat de parent en cohérence avec leur combat citoyen. Sur le bureau du ministre de l'Education, les experts déposent des rapports alarmants. Le doyen de l'Inspection générale, Bernard Toulemonde, se demande si «la fameuse égalité des chances, moteur de la démocratisation de l'enseignement», n'est pas devenue «un vain mot». En conclusion de son rapport sur l'enseignement supérieur, Jacques Attali pointe les «conséquences très graves» qu'aurait pour l'«unité nati