Nantes envoyée spéciale
Son prochain sujet d'étude, c'est un cigare, un Davidoff, pour être précis. «Nous vérifierons si le tabac vient bien de Saint-Domingue», dit Gilles Martin, PDG d'Eurofins Scientific, laboratoire spécialisé dans «la validation et l'authentification de la pureté et de l'origine des aliments et boissons». En 1987, ce centralien crée son entreprise. Son champ d'application est alors la détection de la chaptalisation des vins et des appellations faussement contrôlées. Pour ce faire, il utilise un brevet du CNRS déposé par ses parents, professeurs à l'université de Nantes. «On va à l'intérieur des molécules et on mesure les empreintes isotopiques, ces signatures caractéristiques de l'origine botanique et géographique des plantes qui ont produit les fruits», dit Gilles Martin. «L'eau du robinet n'a pas la même empreinte isotopique à Nantes, à Paris ou à Moscou», ajoute Marcel Dumoulin, le directeur technique des ventes. Pas plus que les oranges du Maroc, d'Espagne ou de Californie.
Technique efficace. Des vins, Eurofins étend son activité aux boissons sans alcool et aux arômes, en passant par les confitures et autres sirops d'érable. Onze ans après la création de son entreprise, la technique imaginée par les géniteurs de Gilles Martin reste l'une des plus efficaces du moment et Eurofins, le seul laboratoire au monde à l'utiliser. Du coup, la planète entière fait appel à lui: gouvernements, industriels de l'agroalimentaire, distributeurs et associations de co