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Libération

Après le Téflon, voici le Cristome. Ce nouveau revêtement, inaltérable et quasi inusable sera commercialisé à l'automne pour les ustensiles de cuisine.

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publié le 25 mai 1998 à 2h03

C'est une poêle toute bête. De celles qui font les oeufs au plat sans

broncher. Comme ses copines au Téflon, elle est antiadhésive. «Beaucoup plus que toutes celles que j'ai essayées. Depuis quatre ans que je m'en sers, je n'ai jamais réussi à faire accrocher un aliment.» Philippe Hiély s'agite derrière le manche. Mais l'incroyable n'est pas la brouillade d'oeufs qu'il vient de réussir sans aucune adjonction de graisse, le miracle est à la plonge. L'homme de l'art se saisit d'une paille de fer pour nettoyer l'objet, un geste tabou avec n'importe quel ustensile de cuisine revêtu du bon vieux Téflon». Là, pas la moindre rayure. La poêle, malgré son âge est impeccable. Test. «C'est une drôle d'histoire, quand même, ce Cristome.» Pour ce chef du restaurant La Fourchette à Avignon, elle a commencé en 1993, lorsqu'un client, un habitué, l'aborde après le service. «Il m'a juste demandé de tester quatre poêles, de les utiliser comme des casseroles classiques et de les malmener autant que possible, sans m'en dire plus.» Deux mois plus tard, le mystérieux personnage reparaît et soustrait l'un des instruments testés pour l'emporter dans son labo. Il la coupe en deux au moyen d'une scie laser et ausculte la tranche. L'homme s'appelle Philippe Cathonnet et dirige la Société nouvelle de métallisation d'industrie (SNMI), une filiale du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Voilà deux ans que sa maison mère lui a confié un lourd dossier, celui des quasi-cristaux, une découverte faite en