New York de notre correspondant
Agé de 70 ans, Maynard Gallant, dit Frenchie, décédé il y a une semaine en Californie, est probablement mort après avoir absorbé une pilule de Viagra, le médicament contre l'impuissance masculine mis sur le marché aux Etats-Unis le mois dernier par le laboratoire américain Pfitzer. C'est en tout cas ce qu'a affirmé sa nièce, Lanis, à un journal de San Francisco, après avoir découvert dans la veste de son oncle une petite enveloppe contenant un comprimé de Viagra. «Si seulement il avait attendu une semaine, il serait vivant aujourd'hui. Il aurait écouté les informations.»
Après l'annonce, vendredi, par le laboratoire Pfitzer, d'une enquête, menée en liaison avec les autorités américaines, sur six décès suspects de personnes ayant utilisé la «pilule érectrice», les mises en garde se sont multipliées ce week-end. La principale vise les patients souffrant de maladies cardio-vasculaires: conjugué à un traitement contre les accidents cardiaques, le Viagra peut provoquer une baisse dangereuse de la tension artérielle qui pourrait, dans certains cas, être fatale. L'avertissement figure dans les notices d'utilisation. Mais il a pris subitement un tour particulièrement sérieux.
Si le lien exact entre le Viagra et ces décès n'est pas déterminé, il est considéré comme suffisamment vraisemblable pour que, vendredi, le laboratoire Pfitzer ait adressé aux médecins et pharmaciens américains une liste d'une quinzaine de médicaments dont la combinaison avec leur