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Libération
Reportage

Chantilly, hors champ.Ce dimanche, se court le prix du Jockey-Club; huit jours plus tard, celui de Diane. Hippisme mis à part, la ville princière vaut pour son château et ses frondaisons. Sans parler du musée Condé, le plus riche en toiles après celui du Louvre. Une journée particulière, dès potron-minet.

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publié le 30 mai 1998 à 2h35

Ville princière, celle des Bourbon-Condé, Chantilly (du gallo-romain

Cantilius, qui le premier fit construire une maison forte) et son château ont connu divers bouleversements. Une chose s'y perpétue de façon quasi immuable depuis plus d'un siècle et demi: les courses de chevaux. Hormis les balbutiements hippiques du Champ-de-Mars, le plus bel hippodrome du monde peut se targuer d'être le berceau des courses en France. Cette vaste clairière, et l'idée qui s'ensuivit d'y opposer des chevaux de race, fut découverte lors d'une chasse à courre, autre exercice séculaire en ces lieux.

Ceux qui aiment Chantilly prendront le chemin de fer qui, pour l'anecdote, fut prolongé jusqu'ici afin de permettre aux Parisiens démunis de calèches de venir aux courses. Ils s'arrêteront en la gare d'Orry-la-Ville, moins coquette depuis qu'elle est terminus de la ligne D du RER. La rencontre avec la forêt y est plus exaltante. De hautes falaises feuillues s'y déversent en cascades moirées. Le randonneur ne résiste pas à l'appel. Il s'enfonce sous les ombres.

Jadis réserve de chasses royales, le domaine sylvestre a beau être policé, ce qui nous vaut son plan tout en carrefours étoilés de chemins qui font de la perspective une règle, il n'en reste pas moins une cathédrale. Hêtres et chênes en sont les piliers, et même lorsque les premiers sont pourpres, la luminosité y est toujours dorée. 6 500 hectares de bois: poumon primordial pour Paris, qui, à 40 kilomètres de là, n'entend pas qu'il siffle, tousse,