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Libération

La fibre belge pour le vêtement radical. L'Anvers de la mode.

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publié le 27 juin 1998 à 3h34

Par le biais de la section mode de l'Académie d'Anvers, la première

génération des créateurs belges s'est forgée presque entièrement dans cette ville. Depuis, Anvers s'est ouvert à la mode. On y organise des week-ends shopping dont raffolent les Japonais. Pourtant, pas question de devenir une capitale de la mode avec ses défilés. «Cela nous dérangerait, nous aimons notre tranquillité», rappelle Linda Loppa, directrice de l'Académie. Nombreux, cependant, sont les acheteurs qui passent par la capitale flamande, avant Milan et Paris, et commencent leur carnet de commandes par la Belgique. En décidant de montrer leur première collection (produite grâce aux aides de l'Institut du textile et de la confection belges (ITCB) à Paris et à Londres, les six d'Anvers ­ Walter Van Beirendonck, Marina Yee, Dirk Bikkembergs, Dries Van Noten, Dirk Van Saene et Ann Demeulemeester ­ ont ouvert la voie belge vers l'étranger. C'était en 1986. Ce fut un choc!

Ann Demeulemeester, qui depuis a fait son chemin, aimerait qu'on oublie un peu qu'elle faisait partie de la bande et trouve ridicule cette façon de fédérer des créateurs sous la bannière d'un pays. Car, en Belgique, l'identité régionale est trop forte pour que l'on parle d'orgueil national, alors on reste modeste. Même si on s'appelle Ann Demeulemeester, dont les tailleurs font aujourd'hui un tabac aux Etats-Unis! Ses collections sont des merveilles de construction: un nombre réduit d'idées fortes déclinées à l'infini. Certaines pièces sont f