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Libération

Défilé des ouvrièresde Ricci. Pour attirer l'attention sur leur cas de futures licenciées.

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publié le 24 juillet 1998 à 6h35

Les ouvrières spécialisées haute couture de Nina Ricci se sont donné

rendez-vous mercredi matin à Paris en face de l'hôtel Intercontinental, théâtre du défilé Yves Saint Laurent. Un stand, vite installé par la CGT, sert d'atelier de confection.

La scène détone par ses couleurs et son côté pittoresque dans un quartier bloqué par les embouteillages. Liliane, 48 ans, a commencé à travailler à 14 ans chez Nina Ricci, elle garde le moral mais fait preuve d'une grande lucidité: «On va être licenciées, on le sait. Ce qui serait bien, c'est d'être reclassées chez un autre couturier, mais le marché est très encombré en ce moment. On veut profiter des médias présents à Paris à l'occasion des défilés pour faire reconnaître notre métier.»

De fait, elles composent le gros des 96 postes menacés sur les 128 de la branche couture du groupe.

L'espoir de ces travailleuses de l'ombre des défilés repose désormais sur l'opinion publique. «S'il y a une prise de conscience que la haute couture fait partie de la culture et du savoir-faire français, on a une chance.» Le Premier ministre, alerté, a mis Catherine Trautmann, ministre de la Culture, et Christian Pierret, secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie, sur l'affaire.

Le nouveau propriétaire de Ricci, le groupe espagnol Puig avait pourtant promis aux employés de «renforcer et redynamiser» l'activité haute couture lors du rachat de la marque en janvier. La maison Nina Ricci se compose en effet de deux entités, une SA Parfums (817 millions de francs de