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Libération

La caisse à deux roues. Avec arceaux et ceinture, des motomobiles pour automobilistes repentis.

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publié le 2 octobre 1999 à 1h02

C'est bien un scooter. Pourtant, avant de démarrer, il faut boucler

les deux ceintures. Chez BMW, le concept de l'automobiliste fraîchement rallié aux deux-roues est porté à son paroxysme. Et le nouvel engin allemand dispose bien de deux ceintures de sécurité. Ainsi que d'un arceau de sécurité, d'un toit (ouvrant), d'un essuie-glace, d'un autoradio, d'un siège chauffant et de l'ABS. Tout pour éviter au client une once d'exotisme. Il doit se sentir comme dans son auto. On lui enlève même le casque, ce qui explique les deux ceintures croisées. Et c'est là que surgit le problème. Car l'engin, qui doit être commercialisé l'an prochain (à près de 40 000 F, à quelques milliers de francs près le prix d'une petite auto), a quelques soucis d'homologation. C'est simple: pour qu'une auto ait la permission de rouler dans l'Hexagone, elle doit avoir quatre roues, et, s'il s'agit d'une moto, il faut porter un casque pour la conduire, obligatoirement. Or, le C1, c'est le nom de la bête, ne répond ni à l'un ni à l'autre critère. Casse-tête.

La firme voudrait que la loi s'aligne sur son modèle. Le lobbying est en cours, mais si les conducteurs de C1 ont la permission de circuler tête nue en Allemagne, patrie de la marque, il y a de fortes chances que ses clients français soient forcés de sortir couverts. Avec ou sans casque, la motomobile signée BMW a quelques longueurs d'avance, et les autres constructeurs vont lorgner de près ces performances commerciales. C'est que le client antibouchon