Au début était le navet et quelques rites païens celtiques depuis
longtemps oubliés. Quelques siècles plus tard, c'est la fête de Halloween qui, d'Amérique, nous revient en pleine poire. Avec sa cargaison de merchandising et sa farandole de citrouilles customisées. Il y en a beaucoup que ça amuse les enfants, même les plus grands et d'autres que ça désespère en gros, l'amicale José Bové. Mais tout ce tapage mercantile, semble-t-il, profite aussi à certains producteurs et aux amateurs de légumes rares. Ne voit-on pas fleurir chez le moindre de nos primeurs des étals de potirons, courges et vieilles gourdes? Autant de «cucurbita» d'un autre âge, dont les formes gore intriguent. Ça décore ou ça se mange? Le potiron mode d'emploi.
Pour tout dire, cette furie sombrement commerciale de Halloween est exaspérante, même si nous ne manquons pas de savoir que les rituels saisonniers et les mythes pagano-chrétiens se sont toujours enrichis d'incessants apports étrangers. Alors, faute de sacrifier cette journée sur l'autel de la consommation, pourquoi ne pas l'aborder à la table du goût.
Non pas que le sujet en lui-même soit une source d'inspiration inépuisable. Le potiron, reconnaissons-le d'emblée, a ses défauts. Pas étonnant qu'il serve à effrayer les enfants! Il est affreux, rond et con à la fois, d'un maniement malaisé (trop gros, difficile à éplucher), un tantinet farineux, plus qu'un brin fibreux, et d'un goût sucré qui, pour être agréable, manque d'équivoque. Sans conteste, o