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Libération

La malbouffe bio.

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Tendances. Goût. Consommer «bio» a longtemps impliqué un choix de société alternatif et une discipline de fer. Aujourd'hui, boosté par les crises de la vache folle et du poulet belge, le marché «nature» a explosé. Et compte parmi ses nouveaux adeptes de drôles de paroissiens: d'incurables amateurs de junk food. Certains professionnels de la vie saine se sont vite adaptés. Bref, bio et trash à la fois ...
publié le 6 novembre 1999 à 1h50
(mis à jour le 6 novembre 1999 à 1h50)

Et si la bio attitude était de moins en moins alternative? Prônée au début des années 60 par une poignée d'écologistes engagés contre l'agriculture intensive, qui, à l'époque, passaient pour de doux dingues, la bio a fait une percée remarquée dans les assiettes en 1996, avec les premiers scandales alimentaires. Depuis, le Salon Marjolaine n'est plus le pré carré de quelques babas du fin fond des Cévennes montés à Paris avec leur cageot de pommes mais un salon couru par quelque 60 000 visiteurs. Conçu à partir de la charte élaborée par les pionniers de Nature et Progrès, le label vert s'est généralisé. Après les militants de la première heure et les flippés de la vache folle, voici venus les bio beaufs. Des accros de la «malbouffe» qui continuent à se gaver de bière, de chips et de pizzas passées vite fait au au micro-ondes. Mais décomplexés du moment qu'il s'agit de productions AB (Agriculture biologique)!

Il suffit de parcourir les rayons des supérettes, bio qui ont remplacé un peu partout les boutiques de diététique, pour s'en convaincre. Des cônes vanille aux plats tout préparés, type émincé de volaille et tajine de légumes en passant par les croquettes de poisson panés surgelées et les rillettes pur porc, on est loin de la graine remontant à l'Egypte ancienne, tout juste redécouverte et impossible à cuire à moins de la faire tremper pendant trois jours et de la mijoter davantage. Toute une histoire qui ne garantissait pas forcément que la chose ait du goût. La nouvelle bi